Contrôler sa douleur

La sophrologie a été mise au point en 1960 par le docteur Alfonso Caycedo, neuropsychiatre Colombien, qui s’intéressait particulièrement aux différents états et niveaux de conscience ainsi qu’à l’hypnose médicale.

Le docteur Alfonso Caycedo séjourne pendant deux ans en Orient pour s’initier au yoga, au bouddhisme, et au zen.

Les techniques sophrologiques sont très souvent utilisées dans le domaine du sport. Que vous soyez sportif de haut niveau ou non, l’entraînement sophrologique va vous permettre d’être au maximum de votre forme au moment voulu, et donc de réaliser d’excellents résultats.

Différentes méthodes sont utilisées : certaines seront employées pour diminuer la peur de l’échec, le trac, et d’autres pour augmenter la combativité et la confiance en ses capacités, et aussi pour gérer la douleur.

La douleur est un phénomène complexe, à la fois physiologique et psychologique. On utilise la sophrologie pour aider le sportif à contrôler le désagrément et l’intensité de sa douleur. Les diverses techniques visent entre autres, à détourner l’attention du sportif en suggérant, par exemple, le remplacement de la douleur par une sensation plus agréable, c’est le cas de la sophro-substitution sensorielle (SSS) que nous détaillerons après. On y associe généralement des suggestions pour diminuer l’anxiété et la peur de la douleur, ainsi que pour augmenter la confiance en ses capacités et le sentiment de sécurité. Ce travail exige une importante implication de la part du sportif, et un sophrologue adéquatement formé.

Il existe une relation entre les muscles et le cerveau.

Douleurs, crainte, trac, etc. réduisent considérablement la possibilité d’une performance sportive.

La sophrologie peut vous préparer mentalement et en détail à la compétition sportive. L’excès de stress présente des handicaps évidents : il peut entraîner un rétrécissement du champs de l’attention, une distraction par des pensées parasites, il est aussi la cause de problèmes de coordination motrice, d’impulsivité ou d’apathie. Il contribue enfin aux blessures dues à une tension musculaire excessive ou à un manque de concentration.

La sophrologie peut vous préparer mentalement et en détail à la compétition sportive. Elle favorise la connaissance et la maîtrise du corps en développant le sens proprioceptif (capacité à sentir son corps) et le sens kinesthésique (capacité à sentir le positionnement du corps, les mouvements et accélérations). Le geste gagne alors en précision. La pratique de la sophrologie permet aussi de gérer son effort avec plus d’efficience. Le tonus des muscles qui ne servent pas est alors plus relaxé. L’énergie est, du même coup, réorientée vers les muscles nécessaires au mouvement.

La maîtrise de la respiration est très importante en sophro-pédagogie sportive, que ce soit en compétition ou lors des entraînements. En effet, les exercices de respiration vous permettront d’accroître votre quantité d’oxygène dans le corps, le cerveau et les muscles. Ayant acquis une quantité d’oxygène suffisante, il vous sera plus facile de vous concentrer, par exemple pour maîtriser la douleur.

La sophro–substitution sensorielle consiste à substituer un symptôme à un autre ou une sensation a une autre au niveau d’une zone corporelle. C’est la possibilité de substituer à une sensation négative, une sensation différente neutre ou agréable, un moyen d’auto contrôle de l’insensibilité ou de la diminution de la sensation douloureuse. Il s’agit d’une sophro-anesthésie ou sophro-analgésie.

La sophro-substitution sensorielle est l’une des premières techniques utilisées dès les débuts de la sophrologie. Ce sont ses chirurgiens-dentistes qui s’y intéressèrent les premiers dans une intentionnalité d’analgésie locale. Cette méthode est utilisée en sophro-pédagogie sportive pour faire reculer le seuil supportable de la douleur.

Voici le protocole de la SSS :

1) Sophronisation de base (relaxation de tout le corps)

2) Focalisation sur la région du corps choisie

3) Substitution : image positive suggérant la sensation de substitution choisie, en général la chaleur ou le froid (glacé). On peut faire appel au souvenir d’une sensation d’endormissement par le froid, comme si l’on plongeait sa main dans un seau de glace et constater que la piqûre avec une aiguille reste très supportable.
On peut au début faire venir la sensation au niveau de la main, ce qui est plus facile, pour ensuite la transférer au niveau utile car le plus difficile dans la SSS est souvent d’avoir une perception suffisamment forte de la sensation pour pouvoir être utile et efficace.

4) Désophronisation (reprise du tonus musculaire)

L’apprentissage éventuel d’une technique conditionnée associée à la substitution sensorielle permet d’être efficace rapidement, mais l’apprentissage est plus long et nécessite une bonne discipline d’entraînement.